Skip to main content

Stories, posts, vidéos, pubs, notifications… On scrolle, on swipe, on like — mais que retient-on vraiment ? Dans ce flot ininterrompu de stimuli visuels, l’attention devient une ressource rare, et capter (vraiment) l’intérêt de son audience relève presque du défi.

Alors, comment se faire une place dans ce brouhaha numérique, où tout le monde publie plus, plus vite, plus fort ? En réactivant ce qu’on a trop longtemps laissé de côté : les émotions. Et avec elles, les sens.

Et c’est précisément ce que permet le marketing sensoriel. Il ne se contente pas de montrer. Il fait ressentir. Il transforme un message en expérience. Un produit en souvenir. Une marque en présence émotionnelle.

En 2025, le branding évolue : il devient multisensoriel, émotionnel, réconfortant. Une madeleine de Proust, un frisson sonore, une texture familière… Ce ne sont plus des détails, mais de véritables leviers d’engagement.

Le marketing sensoriel, c’est quoi exactement ?

C’est peut-être l’une des formes de communication les plus anciennes. Et pourtant, en 2025, elle semble plus moderne que jamais.

Le marketing sensoriel, c’est l’art d’éveiller les cinq sens — la vue, l’ouïe, le toucher, l’odorat et le goût — pour créer bien plus qu’un message publicitaire : une expérience qui s’imprime dans le corps.

Une sensation qu’on garde. Un souvenir qui revient. Une émotion qui reste. Il ne s’agit plus seulement de vendre un produit ou un service. Il s’agit de faire vivre un instant. Et de faire en sorte que, même une fois parti, ce moment continue d’exister en nous.

Un packaging qu’on garde parce qu’il est agréable à toucher. Une odeur qu’on reconnaît les yeux fermés. Un jingle qu’on entend et qui nous fait sourire — ou frissonner.

Même une image, parfois, suffit à faire naître une texture dans l’imaginaire. C’est ça, le marketing sensoriel : Créer du lien, pas seulement de l’attention.

1. Pourquoi le marketing sensoriel est si puissant ?

Parce que les émotions ne se raisonnent pas. Elles se déclenchent. Elles se gravent.

Nos sens sont directement reliés à la partie la plus instinctive de notre cerveau : celle qui ressent, avant même de comprendre. Une odeur, une texture, un son… peuvent raviver un souvenir d’enfance sans qu’on s’en rende compte. Un simple bruit de papier froissé peut nous ramener à une scène familière. Un chocolat chaud peut nous replonger dans la cuisine d’une grand-mère.

75 % de nos émotions quotidiennes sont influencées par notre odorat (source : INSEEC),et une odeur marquante peut rester ancrée… pendant plus de 10 ans. Voilà pourquoi le sensoriel est si puissant : il ne passe pas par la tête. Il passe par la mémoire.

2. Les bénéfices du marketing sensoriel pour les marques

→ Créer une expérience mémorable : le client n’oublie pas une marque qui lui a fait ressentir quelque chose.
→ Ancrer une image émotionnelle forte : on ne retient pas ce qu’on lit. Mais, ce qu’on ressent.
→ Renforcer la préférence de marque : une expérience sensorielle agréable déclenche une préférence inconsciente. → Déclencher l’achat : parce que le plaisir sensoriel précède souvent la décision d’achat.

Et ce pouvoir dépasse largement le cadre de la vente. Le marketing sensoriel permet aussi de construire une relation affective durable. En transformant la marque en expérience à vivre, et non plus en simple message à consommer.

Pourquoi le marketing sensoriel est à nouveau tendance ?

Non, le marketing sensoriel n’est pas nouveau. Mais il revient en force 💪

Et ce n’est pas un hasard. Ce retour s’explique par un alignement clair entre ce que vivent les consommateurs — émotionnellement, socialement, cognitivement — et ce que les marques ont besoin de (re)construire : du lien, de la présence, du souvenir.

Trois grandes tendances expliquent pourquoi les marques réintègrent aujourd’hui les sens au cœur de leur stratégie.

1. Une fatigue visuelle généralisée

Chaque jour, nous sommes exposés à plus de 10 000 messages publicitaires (Forbes, 2023). Bannières, vidéos, notifications, carrousels…

Tout va vite. Tout se ressemble. Et surtout : tout s’oublie. Notre cerveau, saturé, trie, filtre, zappe. Il regarde sans voir. Il lit sans retenir.

Le marketing sensoriel, lui, propose une autre voie. Une voie plus lente, plus ancrée, plus profonde. Il passe par des canaux moins saturés — l’ouïe, le toucher, l’odorat — et touche des zones du cerveau que l’image ne peut pas atteindre seule. C’est le retour du contenu qu’on ne regarde pas, mais qu’on ressent.

2. Le besoin collectif de réconfort, d’ancrage et d’émotion positive

Les crises (sanitaires, économiques, géopolitiques) se succèdent. L’anxiété s’installe. Le digital, omniprésent, finit parfois par créer plus de distance que de proximité.

Dans ce contexte, le marketing sensoriel fait office de refuge émotionnel. Un parfum rassurant, une texture familière, un son doux… Autant de micro-expériences qui réchauffent, apaisent, rassurent.

Les marques qui l’ont compris proposent des bulles de réconfort, des pauses émotionnelles dans le tumulte numérique. Et c’est exactement ce que cherchent les consommateurs aujourd’hui : un peu de douceur dans un monde de bruttes.

3. L’exigence d’une expérience plus intime, plus personnelle

En 2025, la communication de masse a laissé place à l’hyper-personnalisation émotionnelle. Les gens ne veulent plus voir des pubs qui s’adressent à « tout le monde ». Ils veulent des marques qui leur parlent, vraiment — à leur histoire, à leur ressenti, à leur mémoire.

Et cela passe, encore une fois, par les sens.
Une ambiance sonore bien choisie. Une texture qui évoque un souvenir. Une odeur qui déclenche une émotion oubliée… Ces détails ne sont plus accessoires : ce sont des leviers de différenciation puissants.

Parce qu’ils ne visent pas le cerveau rationnel. Ils touchent la personne derrière le client.

Cas concrets de marques qui ont activé le marketing sensoriel avec succès

1. Rhode Skin – L’édition “Cinnamon Bun”

Avec cette édition limitée de son baume à lèvres, la marque de soins de Hailey Bieber ne s’est pas contentée de vendre un produit… elle a vendu un souvenir gourmand.

Dès l’ouverture du tube, une odeur sucrée de brioche à la cannelle éveille l’imaginaire olfactif : petit-déjeuner du dimanche, confort, chaleur, nostalgie.

Le packaging lui-même, doux et arrondi, renforce cette sensation de cocon.

Résultat : une expérience sensorielle complète, ultra virale sur les réseaux sociaux, qui a provoqué des ruptures de stock en quelques heures.

2. Diptyque — Quand la bougie raconte une histoire

Chez Diptyque, chaque bougie est une invitation au voyage sensoriel. Pas un objet déco. Pas seulement une odeur. Mais une histoire silencieuse qu’on allume chez soi.

Figuier. Feu de bois. Thé vert. Des senteurs qui transportent, qui ancrent, qui racontent. Le verre est épais, doux au toucher. L’étiquette semble avoir été dessinée à la main. Le couvercle a juste le bon poids.

Et quand on pousse la porte d’une boutique Diptyque, il y a une ambiance sonore feutrée, presque confidentielle. On n’entre pas dans un magasin. On entre dans un instant suspendu.

3. Apple — Le packaging comme rituel sensoriel

Apple, c’est l’art de faire beaucoup avec très peu. Et pourtant, chaque détail sensoriel est calibré avec une précision rare.

Prenez l’instant du déballage. Ce moment où le carton glisse lentement, dans un silence feutré. Le toucher du boîtier : lisse, dense, rassurant. Les sons de l’interface : clairs, nets, familiers. Tout est pensé pour ralentir le temps.

Pour transformer un geste anodin — ouvrir une boîte — en un rituel. Un moment à soi. Une première impression qui dure.

Apple ne dit pas “ressentez notre innovation”. Elle vous la fait ressentir, dès les premiers millimètres d’ouverture.

Ce que ça change pour les marques (et pour leur contenu)

1. Le branding devient une sensation

On oublie le logo bien aligné et la charte couleur parfaite. Une marque ne se regarde plus. Elle se vit. Elle s’écoute, se touche, s’imagine.

→ une identité olfactive (parfum signature en boutique, packaging parfumé…), → une identité sonore (sound logo, playlist cohérente sur les réseaux, ambiance musicale en point de vente), → une identité tactile (choix des matériaux, textures d’emballages, finitions douces ou rugueuses), → et parfois… une expérience gustative (collabs food, éditions limitées comestibles, marketing événementiel).

Le branding devient pluridimensionnel. Il se déploie dans l’espace, le temps et les souvenirs.

2. Le contenu digital retrouve une forme de texture

Sur les réseaux sociaux, ce ne sont plus les visuels parfaits qui captivent. Ce sont les matières, les bruits, les gestes. Ce qui ralentit. Ce qui apaise. Ce qui fait du bien.

On voit émerger : → des vidéos ASMR, → des contenus immersifs qui mettent en avant des textures (crèmes, tissus, bois, aliments fondants…),

→ des recettes “senties”, gestes lents, bruitages maîtrisés, → des campagnes qui jouent sur la lenteur, la douceur, la répétition sensorielle.

Le but n’est plus de montrer un produit, mais de faire ressentir une émotion par procuration. Un contenu réussi en 2025 n’est pas celui qu’on voit, mais celui qu’on garde en mémoire… ou qu’on a envie de revivre.

3. L’émotion devient le seul argument qui compte

Quand une marque évoque une odeur d’enfance, elle fait plus qu’informer. Elle raconte une histoire qu’on n’avait même pas besoin d’entendre pour y croire.

C’est ça, toucher l’émotion : Un frisson. Un souvenir. Un sourire.

Et cette impression — étrange et familière à la fois — qu’on vient de vivre quelque chose. Dans un monde d’arguments, l’émotion est ce qui reste quand tout le reste s’efface.

4. Le produit n’est plus un objet. C’est une expérience client !

Le packaging ne doit plus être joli. Il doit donner envie de le garder. Il doit s’ouvrir comme une promesse, se refermer comme un secret.

Peut-être sentir quelque chose. Peut-être faire un bruit discret. Peut-être juste être plaisant à toucher.

Le site web aussi. L’email. La vidéo. Tout devient une expérience sensorielle à part entière. Pas spectaculaire. Pas parfaite. Mais fluide. Apaisante. Juste. Sentie.

Conclusion – Le marketing sensoriel, un levier émotionnel pour les marques en 2025

On scrolle plus qu’on ne regarde. On consomme plus qu’on ne ressent… le marketing sensoriel n’est pas une nouvelle tendance de plus. C’est une réponse. Une réponse à la saturation.

À la fatigue de l’image. Au besoin, de plus en plus fort, de réconfort, de présence, de lien.

Réintégrer les sens dans une stratégie de contenu, ce n’est pas juste faire “joli”. C’est choisir de parler à l’humain avant de parler au client. C’est dire : “Je te vois. Je t’entends. Je sais ce qui te touche.”

Ce peut être une texture mise en valeur dans une vidéo. Un mot qui évoque une odeur familière. Un packaging qu’on garde parce qu’il est agréable à toucher. Un son qui rassure, une ambiance qui reste. Peu importe le secteur, la taille, le produit : toute marque peut activer les sens si elle choisit d’être à l’écoute. Ce n’est pas une question de moyens. C’est une question d’intention.

Parce que Digital Artness l’a compris, les marques qu’on retient ne sont pas celles qui postent tous les jours. Ce sont celles qui, un jour, ont réveillé quelque chose en nous. Alors si vous vous demandez par où commencer : commencez là. Demandez-vous ce que vous voulez faire ressentir. Puis transformez-le en contenu, en ambiance, en expérience.