On nous répète qu’il faut “savoir se vendre”.
Sur LinkedIn, dans les entretiens, sur les réseaux : tout le monde essaye de “soigner sa marque personnelle”.
Mais quelque chose sonne faux dans cette injonction. Parce qu’on ne vend pas une personne et encore moins son histoire.
Il n’y a rien de plus compliqué que de parler de soi. Et pourtant, si vous voulez vous différencier, raconter votre histoire avec vos mots reste la façon la plus juste et la plus efficace de le faire. Le problème, c’est cette frontière floue entre authenticité et autopromotion.
Beaucoup hésitent à se lancer, de peur d’en faire trop.
D’autres enchaînent les posts “inspirants”, mais sans jamais dire quelque chose de vrai.
Pour moi, le personal branding ne devrait pas être un exercice de mise en scène.
C’est avant tout un travail de cohérence : relier ce que vous faites à ce que vous êtes. Parce qu’au fond, le storytelling personnel, ce n’est pas se vendre.
C’est partager du sens, donner aux autres une raison de se reconnaître dans ce que vous vivez.
Dans cet article, on va voir comment parler de soi avec émotion, clarté et profondeur sans jamais avoir l’impression de “faire du marketing”.
Le malentendu du personal branding
Le personal branding a été pensé, à l’origine, comme un moyen de se différencier en racontant son parcours, ses valeurs, sa vision du travail, etc. Mais peu à peu, le concept a été déformé.
Aujourd’hui, on l’associe souvent à une forme d’autopromotion permanente. Pourtant il ne s’agit pas de “vendre” sa personnalité, ni de se construire un personnage. Le personal branding c’est apprendre à être lisible sans être artificiel, à montrer ce qui nous anime, sans tomber dans la surenchère.
Le problème, c’est que les réseaux sociaux entretiennent la confusion. Ils nous encouragent à paraître avant d’être, à chercher la bonne phrase, le bon format et le bon template pour obtenir le plus de likes possible.
Résultat ?
→ Certains ne publient rien, de peur d’être jugés.
→ D’autres surjouent, de peur d’être oubliés.
Entre ces deux extrêmes, il y a un espace plus juste : celui de la sincérité.
Celui où le personal branding redevient ce qu’il aurait toujours dû être : un moyen de relier sa personnalité à sa mission.
Raconter son histoire, ce n’est pas dire aux autres “regardez comme je suis exceptionnel”. C’est dire “voilà ce que j’ai appris, voilà ce que j’ai compris et voilà ce que j’ai envie de transmettre.”
Trouver son angle : entre sincérité et stratégie
Le storytelling personnel n’est pas un journal intime. C’est une mise en récit de votre parcours à travers un prisme : ce que vous voulez que les gens retiennent de vous. Et cet angle, c’est lui qui donne du sens à votre communication.
1. Commencez par la sincérité
La sincérité, ce n’est pas tout dire. C’est dire la vérité.
Assumer votre ton, votre manière de penser et vos contradictions. C’est accepter que votre histoire n’est pas “parfaite”, mais qu’elle est vraie.
Ce qui touche les gens, ce ne sont pas les réussites impeccables, mais les parcours vivants et plus réalistes. Les moments où vous avez douté, appris et recommencé jusqu’à y arriver.
Au lieu de dire “J’ai lancé ma boîte avec succès”, racontez ce que vous avez ressenti le jour où vous avez signé votre premier client. Ou ce que vous avez compris après votre premier échec. Les émotions créent la connexion. Elles rappellent que derrière le profil professionnel sur Linkedin, il y a une vraie personne.
2. Ajoutez une dose de stratégie
La sincérité, seule, ne suffit pas. Parce qu’un récit sans direction devient une confession. Raconter son histoire, c’est aussi savoir pourquoi on la raconte.
Quelle image vous souhaitez ancrer dans l’esprit de ceux qui vous lisent ? Quelles valeurs voulez-vous faire passer ?
Posez-vous ces trois questions avant d’écrire :
→ Qu’est-ce que j’ai envie que les gens comprennent de moi ?
→ Quelle émotion je veux qu’ils ressentent ?
→ Quelle action je veux inspirer ?
Votre storytelling doit être personnel, pas nombriliste. Chaque expérience doit servir un message plus large : une idée, une conviction, une vision du métier. Je ne parle pas de moi pour qu’on me voie, mais pour que d’autres se reconnaissent.
3. Choisir ce qu’on ne montre pas
Le storytelling, c’est autant une question de ce qu’on dit que de ce qu’on garde pour soi. Tout ne mérite pas d’être partagé et certaines choses n’ont de valeur que si elles restent vécues, pas racontées.
Être authentique, ce n’est pas tout montrer. C’est choisir ce qu’on révèle et savoir rester vrai, sans se livrer entièrement.
Parce qu’au fond, la sincérité n’a rien à voir avec la transparence totale. Elle réside dans ce juste équilibre entre la parole et le silence celui qui laisse de la place à l’humain, à l’intime et à la pudeur.
Les 3 piliers d’un storytelling personnel fort : identité, émotion, cohérence
Un bon storytelling personnel ne repose pas sur la quantité de contenus qu’on partage, mais sur la solidité de ce qu’on raconte. Et pour construire quelque chose de juste et durable, il faut trois piliers : l’identité, l’émotion et la cohérence.
Ces trois éléments sont indissociables : sans identité, on ne sait pas qui parle.
Sans émotion, on ne sait pas pourquoi on l’écoute.
Et sans cohérence, on ne croit plus à ce qu’il dit.
1. L’identité – savoir d’où vous parlez
Votre histoire commence là : par votre ancrage. Ce qui vous a construit, ce qui vous inspire et ce qui vous définit. L’identité, ce n’est pas une bio LinkedIn.
C’est la somme de vos expériences, de vos échecs, de vos valeurs et de vos obsessions. C’est ce fil rouge qui traverse tout ce que vous créez, même inconsciemment.
Posez-vous cette question : “Si je devais résumer ce que je défends en une phrase, ce serait quoi ?”
C’est votre boussole narrative. Elle donne du sens à vos publications, à vos choix et à votre ton.
2. L’émotion – le moteur du lien
Le storytelling n’est pas une démonstration, c’est une conversation. Et une bonne histoire, c’est avant tout une émotion partagée. Les gens ne se souviennent pas de ce que vous avez fait. Ils se souviennent de ce qu’ils ont ressenti en vous écoutant.
Un souvenir, une peur, une victoire, un doute… Chaque émotion rend votre message plus humain. Au lieu de “raconter ce que vous avez fait”, racontez pourquoi ça comptait pour vous. Pourquoi cette expérience vous a transformé, changé, inspiré.
3. La cohérence – la clé de la confiance
Le personal branding n’est pas un coup de com’. C’est une continuité.
Les gens doivent pouvoir reconnaître votre ton, vos valeurs, votre regard même quand vous ne parlez pas directement de vous.
C’est ce qu’on appelle la cohérence émotionnelle. Ce moment où ce que vous dites, ce que vous montrez et ce que vous faites racontent la même histoire.
Les erreurs à éviter quand on parle de soi (et comment rester vrai sans trop s’exposer)
Raconter son histoire, c’est un exercice d’équilibriste. Entre sincérité et pudeur, entre stratégie et spontanéité. Et sur ce fil, il est facile de basculer d’un côté ou de l’autre.
Voici les erreurs les plus courantes et comment les éviter pour garder le bon ton.
1. Confondre authenticité et confession
Votre audience n’a pas besoin de connaître chaque détail de votre vie, mais de comprendre votre intention. L’émotion sert à créer de la connexion, pas à combler un vide. Chaque partage doit avoir un sens : inspirer, faire réfléchir, transmettre.
Avant de publier un post personnel, demandez-vous → Est-ce que je partage ça pour être compris ou pour être validé par les autres ?
Cette petite question suffit souvent à remettre les choses à leur juste place.
2. Parler de soi sans parler aux autres
Le storytelling ne fonctionne pas si le lecteur ne s’y reconnaît pas. Une bonne histoire personnelle, c’est une expérience universelle racontée à la première personne. Elle touche parce qu’elle parle de quelque chose de vrai pas seulement pour vous, mais pour tout le monde.
Au lieu de “J’ai échoué trois fois avant de réussir”, dites : “Si vous avez déjà eu l’impression de recommencer sans arrêt, je sais ce que c’est.”
→ Le “je” reste présent, mais il ouvre la porte au “nous”.
3. Trop vouloir maîtriser son image
Vouloir “bien faire”, c’est normal. Mais à force de tout contrôler, on finit par lisser ce qui fait notre singularité. Le storytelling personnel n’a pas besoin d’être parfait, il a besoin d’être crédible.
Les maladresses, les doutes, les failles… c’est souvent ce que les gens préfèrent, parce que c’est vrai. Et si tout semble calculé, la confiance s’effrite.
On ne s’attache pas à une image filtrée au maximum, mais à une personnalité cohérente.
4. S’exposer sans se protéger
Parler de soi peut vite devenir épuisant si on ne fixe pas de limites. Partager, oui. Se mettre à nu, non.
Définissez vos frontières à l’avance :
→ Ce que vous êtes à l’aise de raconter,
→ Ce que vous préférez garder pour vous,
→ Et ce qui ne regarde que votre cercle proche.
Ce cadre vous aidera à raconter votre histoire avec liberté mais sans vous perdre.
Conclusion – L’art de se raconter sans se trahir
Raconter son histoire, ce n’est pas une stratégie marketing, c’est une manière de reprendre la main sur son propre récit. Les gens ne veulent plus qu’on leur “vende” une image. Ils veulent sentir une voix, une intention, une émotion vraie loin des messages formatés des publicités. Et c’est là que le storytelling personnel prend tout son sens : il ne s’agit pas de parler de soi pour se mettre en avant, mais de partager ce qui relie, les doutes, les choix, les apprentissages et les convictions.
Raconter, ce n’est pas “se vendre”. C’est montrer ce qu’on incarne sans se travestir. Et si c’est difficile, c’est normal : parler de soi demande du courage, de la clarté et un peu de méthode.
Avec Digital Artness, on aide les entreprises et les individus à trouver ce ton juste, celui qui allie le fond et la forme. Parce qu’au fond, le personal branding sert à donner du sens à ce qu’on partage et à laisser une trace qui résonne


